Le début de l’été rime avec souvent avec le festival Montpellier Danse et pour cette 43e édition, c’est sous le prisme de la mémoire et la création que se dessine la programmation.
Nous avons pu redécouvrir Angelin Preljocaj, voir la première de Black Light de Mathilde Monnier (que l’on a tant aimé), mais aussi apprécier voir tout ce que « 10 000 gestes » de Boris Charmatz a pu nous apporter.
En parlant de ce dernier, j’aimerais revenir sur le spectacle de Boris Charmatz. Il le dit lui-même et on l’a tous compris, le défi était d’insérer 10000 gestes “où aucun ne sera répété”. Et, tout ça, avec plus d’une vingtaine de danseurs. En tant que spectateur, nous sommes face à un spectacle foisonnant, où ne sait pas où regarder, tellement il y a d’informations à la seconde. Ils prennent de l’espace et ne nous laissent pas respirer.
Pour arriver au but ultime des 10000 gestes, ils passent par plusieurs étapes, éloignés, séparés, ensembles. On en arrive au point où, une marée humaine de danseurs s’empare du public, on a pu les voir s’approprier la salle en entier. Et, ça, c’est fascinant à voir !
En voyant tout ça, je me suis même demandée s’il n’y avait pas d’improvisation dans cette avalanche de gestes. Et, on ne peut que saluer le travail chorégraphique qui a dû être monstrueux pour cadrer tout cela.
Le temps passe vite en voyant ce spectacle, tant il y a de choses à voir. Il m’a totalement sorti de ma zone de confort, car ce n’est pas forcément ce que j’ai l’habitude de voir : ce spectacle est déroutant et même frustrant, puisqu’on ne peut saisir tous les gestes de chaque danseur en même temps. Est-ce que je fixe tel danseur tout le long du spectacle ? Mais, si j’arrête de le fixer, qu’est-ce que je vais rater ?
Bref, je vous encourage tous.tes à jeter un œil à ce qu’il se fait. On n’a pas besoin d’être un.e spécialiste pour apprécier la danse, sa réception est propre à chacun.e.
– Noria Yousfi, médiatrice YOOT