Début de saison et premier coup de cœur ! Le pitch est simple : Natali et Peter se retrouvent vingt ans après leur histoire d’amour. Ils tâtonnent les limites et font des va-et-vient avec l’ambiguïté. Mais, la pièce est bien plus complexe que ça !
Elle est construite sur le dialogue : ils parlent de ce qui n’est plus. Et dans leurs regards, on observe l’éventualité de ce qui aurait pu exister. Outre cette rencontre fortuite, un malaise ambiant surplombe les deux personnages, et que l’on a du mal à décrypter.
Au-delà de la question du langage qui dirige la pièce, plusieurs questionnements interviennent : notre représentation de l’autre, la véracité de nos propos, le hasard, nos choix, notre regard.
Il y a quelque chose d’universel dans leur relation. Et je crois que, c’est ce que j’ai le plus apprécié, on s’y retrouve un peu tous dans leurs non-dits.
© Photo : Erik Damiano
Extrait du Nouvel Homme –
PETER. – la dernière fois où nous nous sommes vus
cette fois-là aussi, nous étions ici
tu t’en souviens, bien sûr ?
pas besoin d’en reparler
mais tu t’en souviens ?
NATALI. – la dernière fois
je m’en souviens
mais nous ne devons pas en reparler
PETER. – voilà
nous étions tous les deux
surtout moi
Facts ! –
Le Nouvel Homme est la suite d’une autre pièce qui date d’il y a 20 ans : L’homme au crâne rasé, une histoire d’amour impossible.
Ici, le « Nouvel Homme » représente le mari de Natali, qui les observe du fond de la pièce.
– Noria YOUSFI, médiatrice YOOT