Au cœur de la ville de Montpellier, vous aurez la chance de découvrir une superbe exposition sur la figure humaine. Travaillée sous toutes ses formes et avec des artistes reconnus, vous pouvez voir cette exposition disponible jusqu’au 13 février 2022 !

Depuis juin 2019, un nouveau lieu a émergé à Montpellier : l’Hôtel des collections | MOCO, pour le plus grand bonheur des étudiant.e.s aimant l’art ou les simples curieux  ! L’Hôtel accueille régulièrement des nouvelles collections et propose surtout une entrée gratuite pour les étudiants (oui, oui, fonce, c’est gratuit).

En novembre, on a eu l’occasion de faire la visite de l’exposition avec Asia Lapai, qui a travaillé au côté de la commissaire qui a organisé l’exposition. De la sélection des artistes, à travailler avec le scénographe, Asia nous a fait découvrir l’exposition sous un angle qu’on ne soupçonnait pas. Ponctuée de plusieurs anecdotes, cette visite était aussi enrichissante qu’intrigante !

Les œuvres présentes font partie de la collection de Patrizia Sandretto Re Rebaudengo, mécène engagée et humaniste. Le but de l’exposition “L’épreuve des corps”, était de s’interroger sur la représentation des corps humains. L’équipe du MOCO a choisi 28 artistes pour explorer la thématique de cette nouvelle exposition. Fait intéressant, la parité est parfaitement respectée. 14 hommes et 14 femmes, pour nous faire découvrir et questionner, tantôt de manière brutale et tantôt de manière douce, notre enveloppe corporelle.

La représentation du corps est un thème récurrent et souvent questionné dans l’histoire de l’art. Ici, il est montré de différentes façons : vidéos, peintures, sculptures, photographies, etc.  Tous les médiums sont présents pour explorer les différentes manières dont ce sujet est traité par les artistes. Le corps est mis en avant, parfois glorifié et d’un autre côté, il est traumatisé, maltraité. Le corps est montré sous toutes ses coutures, même les plus intimes.

Durant cette visite, Asia nous a fait découvrir un nouvel aspect qu’on ne pouvait pas forcément voir à première vue quand on explorait les lieux : le travail, la réflexion et l’importance du placement des œuvres dans l’espace. C’est un travail qui demande beaucoup de réflexion, car il faut composer avec plusieurs œuvres, faire en sorte que le tout soit cohérent et surtout mis en valeur.

Ici, la scénographie est omniprésente et prend quasiment autant de place que les œuvres,  ce qui est assez rare dans les espaces d’exposition. La scénographie, kézako ? C’est la mise en scène des œuvres dans un lieu, le scénographe fait un réel travail de recherche afin de créer un univers et édifier une ligne directrice sur le thème de l’exposition.

Ici, la scénographie est proposée par le studio Diogo Passarinho, qui propose une “expérience renouvelée et sensuelle du parcours en traitant les murs comme des chairs”.

Corral Gates de Cady Noland (1989)

Une œuvre m’a tout de suite intriguée suite à ces explications sur la scénographie, Corral Gates de Cady Noland [Portes de corral] (1989). Durant la visite, on rencontre les portes d’un enclos que nous sommes obligés de traverser. Scénographie ? Œuvre ? Si le but était de laisser du doute sur cela, c’était parfait.

Pour Asia, c’est une de ses œuvres favorites de l’exposition. Elle nous raconte que c’était très impressionnant durant le vernissage, car le public qui venait découvrir l’exposition pour la première fois, s’attroupait de tous les côtés et était à la limite de se bousculer pour passer entre “les portes” de cet enclos (comme des animaux finalement ?).

Dans ses œuvres, Cady Noland s’intéresse à la manipulation des individus au sein d’une société capitaliste. Avec cette œuvre, le public bascule du mode spectateur à acteur. Il fait lui-même l’expérience de domination et d’enfermement, car il est obligé de passer cet enclos.

Senza Tiolo [sans titre] de Roberto Cuoghi (2010)

Quand on jette un œil sur cette œuvre, au début, on ne voit qu’un simple visage, je me suis dit “certainement un autoportrait”.  Pourtant, cette œuvre cache bien plus que ça. C’était bien un autoportrait et c’était celui de Roberto Cuoghi, artiste italien connu comme étant très énigmatique et mystérieux.

C’est bien plus qu’un autoportrait qu’on voit ici : c’est un projet qui a duré des années. Ce projet ? Devenir comme son père : manger la même chose et les mêmes quantités, se coucher à la même heure, s’habiller pareil, etc., tout était similaire. Il a entamé ce projet à ses 24 ans et cela a duré plus de 10 ans. Finalement, le temps est passé et a vraiment fini par lui ressembler réellement. Il n’a pas pu faire demi-tour et est devenu le quasi-sosie de son père. Incroyable transformation, non ?

Je vous conseille vivement de laisser une place dans votre agenda pour découvrir l’exposition à l’Hôtel des collections, qui vous surprendra sûrement. De mon côté, j’ai beaucoup aimé cette exposition, j’y suis allée plusieurs fois afin de me familiariser avec les œuvres. Toutes ces visites ont été enrichissantes d’informations et de superbes discussions avec les médiateur.rices !

Noria Yousfi, médiatrice YOOT.

Informations

Gratuit pour les étudiants. Ouvert du mardi au dimanche de 11h00 à 18h00. 16h00 : visite-découverte (compris dans le billet, sans inscription et dans la limite des places disponibles).

Accès

Tram : lignes 1, 2, 3 et 4, arrêt Gare Saint-Roch.