L’intrigue de cette pièce est simple : un parricide. Cet homme était le père de trois fils : Qui entre Aliocha – le religieux -, certainement le personnage le plus sympathique de la pièce, Ivan – l’intellectuel -, profondément torturé, Dimitri – le parfait assassin -, le frère dont tous les excès le ravage, et enfin Smerdiakov – ce fils illégitime -, a pu commettre cet acte abominable ? 

L’adaptation du roman Les frères Karamazov (1879) par Sylvain Creuzevault nous offre une vision plus moderne (et digeste) du roman. Cette pièce était le terrain de chasse de la mort : le père, le fils et le starets n’ont pas pu voir cette fin. Mais après tout, comme écrit sur les murs : “Si Dieu n’existe pas, tout est permis” ?

Même si la question de la mort surplombe toute cette pièce, c’est aussi l’affrontement entre ces personnages qui prend toute la place ici. Mais ce n’est en rien une pièce purement tragique, les moments dramatiques sont contrebalancés par de l’humour et diverses farces. 

J’ai été très surprise de voir que la musique soit faite en live, cela donnait un tout autre spectacle à regarder, c’était génial. Puis surtout, l’entracte, qui dans certaines pièces peut être excessivement longue, a été rythmée par les musiciens et les acteurs qui jouaient encore leurs rôles. Rien que pour ça, je n’ai pas bougé de mon siège durant l’entracte. 

La mise en scène était vraiment surprenante, les acteurs apparaissaient et disparaissaient de tous les côtés et ils parlaient directement au public, ce qui nous donnait l’impression d’être un personnage à part entière.

C’était une pièce lumineuse sur plusieurs points, abordant avec brio les faces sombres du roman de Dostoïevski.

Noria Yousfi, médiatrice YOOT.