Par Mennad Saïdi, Clémentine Rodriguez, Laureen Picaut, médiateur.trice.s Yoot

Dans le cadre de cette nocturne étudiante, nous avons souhaité créer une médiation sonore immersive inspirée par les œuvres des salles contemporaines du musée Fabre.

Par des liens tissés entre les disciplines artistiques que sont la danse, le cinéma et la peinture, nous avons souhaité faire (re)découvrir les œuvres contemporaines du Musée grâce à une nouvelle approche directement liée à l’offre culturelle Yoot.

Dans chacune de ces trois salles, un certain nombre d’œuvres nous a inspiré afin de créer un univers sonore original que nous vous proposons sous la forme d’un parcours .

Via un smartphone ou un lecteur mp3 mis à votre disposition, vous êtes totalement libre et autonome dans votre écoute et votre déambulation.

Bonne visite !

 

MOUVEMENT – CORPS

 Nos inspirations :

Alain Clément, Sans titre, 2001

Jean Azemard, Sans titre, 1998

DANS TES OREILLES :

“Maintenant et ici, le corps, le corps qui se tord, qui vit et ne fait plus qu’un avec l’espace. Dans cette salle, ce sont les pas qui guident la découverte. Le mouvement transparaît dans ces sculptures qui semblent nous représenter dans chacune de nos actions.”

LE PETIT + :

“Une sculpture noire au milieu de l’espace interpelle. Quelques pas suffisent, des déplacements innocents vers cette masse apparemment sans sujet.

Sculpture en acier soudé de l’artiste Alain Clément, peintre dès les années 1960, ce médium deviendra le prolongement de sa peinture dans les années 2000.

Ses créations sculpturales tissent le lien dynamique entre l’immobilité du tableau et la malléabilité de l’œuvre sculptée. Son œuvre nous évoque torsion, contraction; un mouvement tandis qu’au premier abord aucun indice visible ne pourrait évoquer l’être mouvant.

Ici, pas de figuration, pas de corps sculpté de manière figurative mais une impression de mouvement qui se révèle simplement. Et si l’on se contractait face à cette œuvre contemporaine ?

 

 

CINÉMA

Nos inspirations :

Marie-Claude Bugeaud, Her, 2005

DANS TES OREILLES :

– Pourquoi tu me regardes ?
– Je ne sais pas, tu sembles vide et seule.
– Approche-toi de moi, regarde plus près. Dis-moi ce que tu vois…
– Je crois qu’à force de te fixer je t’imagine belle et forte. J’ai l’impression que tu m’observes. J’ai envie de me dire que tu es une femme que quelqu’un a aimé, un jour, peut-être juste un soir d’été ? Ou peut-être toute une vie. Peut-être qu’on t’a oubliée ? T’existes vraiment ? T’es peut-être quelqu’un que tout le monde aurait pu aimer, aimer pour l’éternité.

 

 

PEINTURE

Nos inspirations :

Pierre Buraglio, Châssis, 1974

Marie-Claude Bugeaud, à carreaux, 2008

Alain Clément, Sans titre, 2001

DANS TES OREILLES :
“La peinture se transforme jusqu’à disparaître entièrement. Les carrés oranges se dispersent dans l’espace de la toile, ils sont malmenés par ses fils, ils tentent de trouver leur place : nous sommes en train d’assister à une bataille, un combat entre le fond et la forme.
Est-il possible de démembrer la peinture ?”

LE PETIT + :
Pierre Buraglio, Châssis, 1974 vu par Laureen :

“Est-il possible de démembrer la peinture ? À quoi s’attendre quand il est question de peinture ? Quelle serait la première image qui viendrait à notre esprit ? Et si le châssis devenait l’objet d’attention et non plus un simple attribut permettant d’exposer la peinture.
Pierre Buraglio est un des membres fondateurs du mouvement Support/Surfaces qui dans les années 1970 a su bouleverser les conventions propres à ce médium.
La peinture ici est presque invisible le châssis devenant le sujet, la réflexion, le questionnement.
Une peinture désossée, maltraitée pour désacraliser ? Quelle impression nous laisse cette confrontation au vide pictural ?
Il en ressort des significations et des revendications pareilles à des récits d’engagement de l’artiste.

Ce vide amène à une médiation, à un repos une évacuation du présupposé selon lequel le châssis devrait être caché et entretenir nécessairement et uniquement un rapport avec le mur qui le porte. Ici c’est notre regard qui porte le châssis.”