Il y en aura eu pour tous les gouts : du théâtre en langues étrangères, surtitrés, du documentaire, du réel, des performances chantées, etc. Un concentré d’émotions, d’engagements, de découvertes et de rencontres.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

 

Mardi 12 novembre débutait officiellement le lancement de la deuxième édition des Rencontres des Arts de la Scène en Méditerranée au théâtre des 13 vents, Centre Dramatique National. Un évènement mis en place par les deux co-directeur.trice du lieu ; Nathalie Garraud et Olivier Saccomano.

Pendant une semaine se sont réunis une vingtaine d’artistes invités de Grèce, du Liban, de France, d’Italie, du Maroc, pour questionner leur art, réinventer des pratiques, discuter des problématiques liées à cette zone géographique complexe.
Dans ce cadre, certains artistes ont pu présenter leurs pièces au public, pour mon plus grand plaisir.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

 

Cela a débuté vendredi 8 et samedi 9 novembre avec Clean City d’Anestis Azas & Prodromos Tsinikoris, un spectacle grec surtitré en français retraçant les histoires de cinq femmes de ménages migrantes montant sur scène pour partager leurs espoirs, leurs déboires et le racisme ordinaire dont elles sont les victimes.
Un théâtre du réel, engagé et réjouissant.

Mardi 12 et mercredi 13 novembre, je découvre Apologies 4&5 de la compagnie grecque Vasistas Theater Group, joué dans l’église Sainte Philotée. Un texte signé d’Efthmis Filippou et une mise en scène d’Argyro Chioti.
« Je ne fais pas tout ça pour moi. Je pourrais faire une bonne évaluation pour que tu n’aies aucune sanction. Et nous dormirions tous tranquilles cette nuit. C’est ce que tu veux ? Ne pas être puni ? C’est tout ? ».
Un spectacle lyrique, un procès atypique, qui nous fait entrer dans l’intimité d’une femme et d’un homme ; une immersion dans les détails les plus délicats de leurs vies.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

La semaine se poursuit au Théâtre des 13 vents avec Ghalia’s Miles de la Zoukak Theatre Company, une pièce libanaise, jouée jeudi 14 et vendredi 15 novembre. Un conte musical, une véritable épopée tragique à travers le monde arabe, une odyssée sans retour.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

 

Puis, samedi 16 novembre, le Théâtre des 13 vents clôture cette semaine de partage et d’écriture avec leur mensuel Qui vive ! ; le rendez-vous, qui, de 17h à 1h nous invite à découvrir toute sorte de propositions artistiques. Ne manque pas le prochain : samedi 8 décembre en collaboration avec les équipes de Dieudonné Niangouna et Valère Novarina.

En parallèle de cet évènement, je me suis également rendue au Théâtre la Vignette pour assister à Tijuana de Gabino Rodriguez, une pièce en espagnol surtitrée en français.
Le metteur en scène nous conte l’incroyable expérience qu’il a réalisée : s’introduire, avec une fausse identité, à Tijuana au sud de la Californie pendant 5 mois.
Un théâtre documentaire dénonçant les conditions de travail d’ouvriers d’usine payés au salaire minimum et vivant dans une extrême pauvreté partagée.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

Et pour finir, direction le Domaine d’O pour Sarrazine de la Cie La Maison qui est mon coup de coeur de cette semaine.
Une pièce écrite par Julie Rossello Rocher et mis en scène par Lucie Rébéré.
Nous sommes plongés dans l’histoire tragique d’Albertine Sarrazine, femme au destin écorché, morte à Montpellier à l’âge de 29 ans.
Une mise en scène aussi intime que complexe, un dispositif bi-frontal, qui accentue le sentiment d’enfermement.
La comédienne Nelly Pulicani fait revivre d’une langue gouailleuse et sophistiquée, la fulgurante poète des prisons que fut Albertine. Une performance véritablement physique, une interprétation époustouflante.


Crédit photo : Clémentine Rodriguez

À très vite pour d’autres grands moments de théâtre…