Donner la parole aux corps pour sublimer une réalité. Partir d’un minuscule geste du quotidien pour le faire s’envoler vers un subtil mouvement poétique. Confronter les objets aux corps, partir de l’existant pour le rendre improbable, C’est à ce jeu-là que Kader Attou se frotte pour aborder Allegria.
Avec un humour qui lui est propre, le chorégraphe entraîne ses huit danseurs dans une traversée onirique du monde qui nous entoure.
« Avec Allegria, l’idée est de chercher la poésie partout où elle se trouve, dans les corps des danseurs, dans le burlesque mais aussi dans la violence du monde. J’aime raconter avec légèreté ce qui se passe de grave dans le monde. »
Il en questionne les limites, les travers d’un enfermement sous la forme de variations, à l’instar d’un livre d’images animées. Mais il choisit de parler du monde en le rêvant, c’est sa façon à lui de le refaire. De façon touchante et drôle, il sème l’illusion faisant appel à notre part d’enfance, cultivant l’absurde et l’impossible. Entouré de complices, mais aussi de nouveaux danseurs, Kader Attou livre un imaginaire ludique et sensible, légèrement mélancolique.
« J’aimerais que les gens ressortent heureux, que le titre s’inscrive dans le corps du public à sa sortie. J’aimerais avoir créé le spectacle qui fait du bien. » Allegria se veut avant tout une pièce joyeuse et tendre, comme un poème dansé à la vie.