Mais qui est donc Carcasse ?
Cette figure aussi fragile qu’obstinée, héros immobile, ni homme ni femme, debout sur un seuil, posant le plus simple et le plus puissant des actes : s’arrêter. Carcasse, c’est d’abord le nom de cette figure qui hante le texte Alors Carcasse de la dramaturge Mariette Navarro, poème théâtral composé comme un long plan fixe qui invite le lecteur-spectateur à cheminer à travers Carcasse, ce corps fictif, ce réceptacle, ce vide à remplir.
Comme pour tenter de résoudre l’énigme, la metteuse en scène Bérangère Vantusso réunit sur scène cinq comédiens et comédiennes-marionnettistes. Arrimés à leurs petites humanités et armés de ces tiges de bois qui servent à animer des marionnettes, ils donnent corps à cette carcasse et la font apparaître sous la forme hypothétique d’un être, une montagne, une grande marionnette, un décor, un sentiment, une vision intérieure. Le poème Alors Carcasse devient alors une épopée, une chanson de geste où l’on déroule les histoires comme on tisse un tapis, et fait entendre moins la résolution de l’énigme que la nature de l’humanité qui cherche à la résoudre.
Mise en scène : Bérangère Vantusso
Texte : Mariette Navarro
Avec Boris Alestchenkoff, Guillaume Gilliet, Christophe Hanon, Fany Mary (en alternance), Sophie Rodrigues, Stéphanie Pasquet
Dramaturgie : Nicolas Doutey
Collaboration animation : Philippe Rodriguez-Jorda
Scénographie : Cerise Guyon