Père, attends-moi !
Œdipe, aveugle, accablé par le poids de sa faute, quitte tout, pour partir et se perdre. Sa fille Antigone le suit, l’accompagne et le guide dans cette longue errance, cette route de la connaissance de soi.
En 1990, le poète et psychanalyste Henry Bauchau s’empare du célèbre mythe de Sophocle et le réinvente pour l’approcher au plus près de la beauté et la violence des êtres humains. Pour nous raconter cette histoire, Elise Vigneron imagine une comédienne accompagnée d’une grande marionnette de glace à fil qui, sous nos yeux fond, se modifie, jusqu’à disparaître, comme une métaphore de la transformation intérieure d’Œdipe. Dans une scénographie très élaborée aux lumières subtiles, on plonge littéralement dans un tableau d’une puissante beauté où les éléments solides se transforment jusqu’à devenir brumes et ombres.
L’évolution de ce petit corps gelé qui coule – dont les yeux noir d’encre fondent comme s’il s’agissait de larmes – raconte au-delà des mots l’errance du personnage, son exil intérieur, puis sa disparition… Jusqu’à n’être plus que vapeur d’eau. Inoubliable. Paris Mômes
Formée aux arts plastiques, au cirque puis aux arts de la marionnette, Elise Vigneron installe sa compagnie à Apt dans le Vaucluse. Développant un langage à la croisée des arts plastiques, du théâtre et du mouvement, elle travaille depuis 2018 avec des matériaux éphémères comme la glace, matière emblématique du réchauffement climatique. Elle est artiste associée au Cratère.
