Le Ballet national de Marseille est créé en 1972 par Roland Petit. Dès son premier spectacle, celui qui dirige le plus important ballet français après celui de Paris, marque les esprits en rendant hommage à la musique rock avec Pink Floyd Ballet, bousculant les cadres du ballet classique et travaillant avec les grands artistes de son époque. Le ballet rayonnera en France et dans le monde entier.
Quarante-sept ans plus tard, trois jeunes artistes rassemblés sous l’appellation de « (La)Horde », reprennent le ballet et continuent de bousculer les codes de la danse. Entourés d’une troupe de vingt très jeunes danseurs qui viennent de presque autant de pays différents, ils créent un ensemble en prise avec l’époque actuelle, planétaire, paritaire, tenant compte des courants « en marge » et des évolutions technologiques, qu’ils définissent sous le terme des « danses post-internet ».
Dès le départ, on est sidéré par la cohésion du groupe, par l’intensité et l’investissement total de chacun des danseurs. Sous les musiques techno obsédantes de Rone qui irrémédiablement nous donnent envie de danser, un décor imposant qui n’a pas fini de nous surprendre, le groupe se retrouve dans des états souvent proches de la transe, mais étonnamment réglés au cordeau. Une immense rigueur qui se frotte à une grande liberté. Troublant, dérangeant, fascinant, on est devant une telle somme d’énergie, jamais vue, unique, avec des images qui, longtemps après la représentation, continuent de nous hanter. Images terribles, mais pleines d’espoir, d’un monde qui s’écroule pour mieux renaître.