Moins hommage qu’interprétation, DeadJazz fait revivre la musique du mythique Grateful Dead.
Porté par des musiciens aux liens indéfectibles depuis trois décennies, ce projet collectif plonge dans un moment crucial de l’histoire de la musique : quand le jazz s’est électrisé aux rythmes du rock et le rock s’est libéré du carcan de la chanson par l’improvisation.
© Géraldine Arestannu
Développée selon un dispositif à deux claviers en miroir, telles les deux guitares au cœur de la machine du Grateful Dead, cette aventure vibre au son des timbres distordus des Fender Rhodes et autres Farfisa qui ont fait le son des sixties, pilotés de main de maitre par Laurent Fickelson et Eric Legnini. Dégageant les formes des morceaux, conservant leur complexité sous leur apparente simplicité, Lionel Belmondo a pensé le répertoire comme des chansons qui s’ouvrent sur l’improvisation et accueillent des solos qui déchirent autant qu’ils illuminent leur cadre. Portées par les frappes de Dré Pallemaerts, maître incontesté ès tourneries, et la contrebasse à toute épreuve de Thomas Bramerie, les chansons de Jerry Garcia reviennent d’entre les morts, ressuscitées de leurs souffles inspirés par les frères Belmondo, Lionel saxophone ardent et Stéphane trompette lyrique. De scintillements cosmiques en grooves funky, de balades aux airs d’hymne en déflagrations sonores, de blues mystique en ritournelle hippie, Deadjazz offre une série de stations sur le chemin grandiose du Grateful Dead. Adorateurs du soleil du jazz ou voleurs du feu sur la montagne du rock, le trip est garanti.