La talentueuse Claire Laffut vous convie dans son univers bleuté.
Il y a chez Claire Laffut cette évidence de l’enfance. Une façon d’annoncer la couleur avec un mélange de gravité et d’espièglerie. Ce sera donc le bleu – l’exacte nuance des débutants, en amour et en musique ; la carnation incontestée des ecchymoses sur la peau, le cœur, l’âme ; la teinte parfaite de la mer, celle de ses tableaux grandeur nature qu’elle peint d’un geste délié, sans contraintes et dans lesquels il ne lui déplaît pas de vivre. Un bleu qui la suit depuis longtemps, elle n’y avait pas songé, pas vraiment, mais il s’est imposé sur ce premier album ainsi colorié. Voilà pourquoi Claire a trempé ses cheveux dans un bain de la même palette, histoire d’être raccord, dedans comme dehors, au cas où nous ne l’aurions pas remarqué. Il y a chez Claire Laffut une part de mystère qui prend naissance dans ses yeux de chat, ses rêves brisés de danseuse classique, ses racines belges. Elle a grandi ensauvagée à la campagne, à Moustier-Sur-Sambre, 1, 2, 3, soleil. Puis gentiment poussée dans le dos, elle a découvert le piano, le solfège, le dessin, le théâtre, merci maman. Elle est passée par la case Bruxelles et des études de graphisme non terminées – « j’étais un cancre ». Puis elle a fui à Paris, elle avait à peine 19 ans, c’était sa façon de se mettre en danger, de convoquer la liberté. Elle y fut comme une enfant dans la jungle, émerveillée.