L’éternelle valse des illusions, des Rubempré broyés par leurs propres ambitions, des amours sacrifiées sur l’autel des vanités.
Cinq jeunes acteurs, magnifiques, sans costume d’époque, portent ici le texte de La Comédie humaine de Balzac à ce point où ce thème devient intemporel.
Une scène comme un ring. Un ring où les cinq acteurs n’ont plus d’échappatoire, plus de décor où souffler un instant à l’abri des regards, cernés par le public, devant, derrière, à gauche, à droite. Un ring où va se jouer la confrontation : ambitions sociales contre purs idéaux, amour véritable contre petits arrangements de salon. Et il faut voir avec quelle énergie, quelle puissance ces cinq acteurs, vêtus comme le sont tous les jeunes du monde, investissent le récit-monstre de Balzac (ainsi le qualifiait-il lui-même).
Il faut dire que dans le choix de ses textes, Pauline Bayle, la metteuse en scène, ne s’effraye pas de grand-chose : rien moins que l’Iliade et l’Odyssée – et avec quel talent – dans ses derniers spectacles. Ici, les comédiens –sauf Rubempré incarné par une femme- jouent tous les rôles, masculins, féminins, indistinctement, Narrateur compris. Et ce bûcher des vanités où vont périr les actrices au cœur simple, les nobles intentions trahies et les idéaux abandonnés, n’en illumine qu’avec plus de force tous les temps et tous les lieux.
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