La passion Molière… Après la restitution du Bourgeois Gentilhomme avec la musique de Lully, Jérôme Deschamps investit un autre incontournable.
Dans la saisissante et épurée scénographie de Félix Mak Deschamps, il incarne Harpagon. Et autour de lui monte le rire. Grincent aussi les passions tristes. Molière en majesté.
Pas de lourds fauteuils Louis XIV, pas de tentures, de candélabres, de commodes Grand Siècle… La scène sera habillée de lumière, les costumes de la vieille complice Macha Makeïeff apporteront cette touche de gaité ensoleillée qui est sa marque. Et au-delà : le texte, rien que le texte. « En montrer moins pour en dire plus », dit Jérôme Deschamps en citant Jacques Tati.
Ainsi a-t-il appliqué la maxime à la lettre, lui qui, en avançant dans une carrière au succès jamais démenti, retourne de plus en plus souvent s’abreuver à la grande source moliéresque.
Pour cet Avare, il est à la fois à la mise en scène et sous le bonnet d’Harpagon. Le rôle dont rêvent tous les comédiens : comique, bien sûr, mais cruel aussi. Et paradoxalement objet d’une sourde pitié : on rit de lui. Il est là dupe quand il croit tout contrôler. On imagine avec quelle jubilation Jérôme Deschamps endosse le costume. Mais aussi avec quelle délicatesse il laisse respirer les histoires d’amour dont L’Avare est aussi tissée.
Cette adaptation est une cassette pleine de trésors.
Mise en scène par Jérôme Deschamps
Durée – 2h15