M. est en fuite. Il travaillait dans un grand groupe pétrolier, il s’est fait un jour agresser par une femme qui lui a reproché les violences de son groupe. Cette agression a ouvert en lui une brèche. Il est assailli depuis par la conscience aigue de la place centrale des hydrocarbures dans nos vies. Il fuit le pétrole. Il cherche une issue. Il croit la trouver en tombant amoureux et en s’engageant dans une quête chevaleresque.
Pouvons-nous nous désintoxiquer du pétrole ? C’est la question que se posent (M) le personnage et (Michaël) l’acteur. Ne font-ils qu’un ? L’un circule vraiment en vélo pour se rendre sur les lieux de représentation. L’autre tente réellement de se désintoxiquer. Les deux semblent se débattre avec leurs contradictions et chercher une issue à rebours de la « stabilité dynamique » de nos sociétés modernes.
L’être humain est-il condamné à l’idée du progrès et de son corollaire indiscutable « la croissance » ? Un personnage et un acteur tentent une désintoxication avec de la science et de la poésie. Ils tracent une tangente entre hydrocarbures et chevalerie.
Avec Le Bond Sourd de la Bête Féroce, la tentative est de se surprendre soi-même à partir de l’histoire de notre addiction au pétrole, de montrer la folie des injonctions paradoxales de notre monde, et de désirer avancer vers l’inconnu. Prendre à contre-pieds les récits, les héros et les fins heureuses. Faire des pieds de nez au désespoir en arpentant notre folie.