« On soupçonne un pas de danse d’être déjà un engagement au combat. » Elsa Dorlin.
La pièce Métropole, comme son nom l’indique, traite de ce lieu conçu comme central, dynamique, bouillonnant, exerçant à la fois une attractivité et une sélection impitoyable pour y avoir accès. Ces centres, ces villes, ces bouillonnements, ces rapports économiques aux corps, ce contrôle des masses, Volmir Cordeiro continue de les interroger, faisant toujours le pari avec ces performances survoltées, que le corps social est contenu dans le corps individuel.
Si le chorégraphe interroge la métropole ce n’est pas en urbaniste, en géographe ou en sociologue mais en danseur, convaincu avant toute chose que c’est en lui que doivent être convoquées ces puissances à la fois créatrices et destructrices. « Je suis une métropole, dit Cordeiro en sous texte, je suis une baraque squattée, bidonvilles, voitures brûlées, feu propagé, obsession sécuritaire, urbanisme, fibres optiques, satellites, traçabilité, mobilité infernale, places nettes, argent, biotechnologie, vol d’oiseaux migrateurs, voix numérisées, badge, gouvernance, grève sauvage, sieste, émeutes… ».
Par ses danses convoquant le carnaval, le travestissement et les gestes subversifs, Volmir Cordeiro rappelle ce que le festif détient de possibilité de renversement, et poursuit sa quête des formes possibles de transcendance contemporaine.