OVTR (ON VA TOUT RENDRE) fait vaciller ce mythe : le temps est venu de redistribuer les cartes. Une pièce pour six danseur.se.s, un performer et un musicien, où les chants, les mouvements, les coiffes, les dorures et les plumes, dans une réjouissante précision, invitent à rendre pour déposséder, à restituer pour œuvrer à un nouveau rapport à l’autre.
Sur le site de l’Acropole d’Athènes, les six cariatides qui soutiennent le temple d’Érechthéion sont en fait des copies. C’est au nouveau musée de l’Acropole que ces vraies statues de femmes sont visibles, disons cinq d’entre elles. Une place vide est en effet laissée pour la numéro 3, dans l’attente de son éventuelle restitution par le British Museum qui la possède dans ses collections, depuis que l’aristocrate écossais Thomas Bruce, 7ème Lord d’Elgin, la fit scier puis envoyer à Londres. C’est à cette statue manquante, ce pillage, que la chorégraphe et performeuse Gaëlle Bourges s’intéresse, remontant le fil de l’histoire pour questionner la construction du mythe européen, s’efforçant d’ignorer, entre autres choses, ses racines majoritairement orientales.