Othello

Jean-François Sivadier, le metteur en scène, le dit bien :  » Othello est la pièce de Shakespeare la moins chargée en message philosophique, la moins encline à la fresque historique. Il n’y a donc aucun sacrilège à la dépouiller de ses atours romantiques et à faire de la pièce ce qu’elle est avant tout : un drame à trois personnages.  »

Tragiquement banal, dramatiquement actuel : un homme, manipulé jusqu’à l’aveuglement, tue sa femme par pure jalousie. Mais Sivadier va plus loin : il y a, au moins dans la première partie, des ressorts qui, dit-il, sont ceux de la comédie. Comme toujours chez Shakespeare. D’où ce parti-pris d’un méchant de théâtre – et quel méchant est plus méchant que Iago ? – qui, en quelque sorte, joue franc-jeu et explique au public son plan de déstabilisation mentale. Moments de respiration, rires grinçants… Mais le destin est en marche. Le piège va se refermer sur Desdémone qui n’est dupe de rien, Othello change – littéralement – de visage… La tragédie se clôt.

Tragédie de tous les temps, de tous les lieux.