Un Prométhée sans rocher, sans chaîne. Mais un Prométhée eschyléen malgré tout : comme un noyau d’atome, Nikos Karathanos concentre les radiations de la tragédie dans une triviale habitation moderne. Et observe comment s’en échappent les monstres et les mythes.
Un Prométhée sans rocher, sans chaîne. Mais un Prométhée eschyléen malgré tout : comme un noyau d’atome, Nikos Karathanos concentre les radiations de la tragédie dans une triviale habitation moderne. Et observe comment s’en échappent les monstres et les mythes.
Pas de drapés nobles, pas de masques s’avançant sous les marbres, pas de chœur aligné sous les statues des dieux : cette adaptation du Prométhée d’Eschyle s’installe dans une maison déglinguée entre un frigo douteux et un évier encombré. C’est pourtant là que vit Prométhée, puni par Zeus pour avoir donné le feu aux hommes. Là que vit Hermès. Et même Héphaïstos. Et l’Océan tant qu’on y est. Une Olympe de bidonville ou peu s’en faut, une cosmogonie sans apprêt, flottant dans le temps et l’espace. Car le mythe n’a pas besoin des majestés d’Epidaure pour irradier à travers les siècles. Nikos Karathanos, qui a conçu le spectacle et joue lui-même Prométhée, en est persuadé : le mal, les douleurs se répandent depuis l’intérieur des maisons. S’évadent comme un gaz sous les portes. « Prométhée représente toi, moi, tout le monde », dit-il. Et depuis si longtemps…
Mise en scène de Nikos Karathanos
Première en France
En grec surtitré en français