Laissé inachevé par Mozart au moment de sa mort, le Requiem fait ici équipage avec l’une des dernières symphonies que nous a laissées le grand Wolfgang.
Le Requiem de Mozart a fait l’objet de nombreux débats et de multiples tentatives d’achèvement.
Julien Chauvin a opté ici pour la partition telle qu’elle fut mise au point immédiatement après la mort de Mozart par Süssmayr, à la demande de Constance, la veuve du compositeur. Disciple fidèle, Süssmayr venait de composer les récitatifs de La Clémence de Titus, opéra conçu à la hâte par Mozart ; il s’acquitta de la tâche avec scrupules, même si se posent toutes les questions qui viennent à l’esprit dès qu’on touche à une oeuvre laissée inachevée par son auteur (Lulu de Berg, Turandot de Puccini, la Dixième Symphonie de Mahler…).
Ce Requiem n’est pas précisément l’oeuvre d’un dévot. C’est d’abord et surtout l’un des plus beaux exemples de gravité légère que nous ait donnés la musique. Sur instruments d’époque, avec un chef qui a exploré le comment et le pourquoi de la partition, il nous revient avec un quatuor de solistes hors pair. Julien Chauvin le dirigera de son violon, comme il le fait de coutume, fidèle à une tradition qui remonte au XVIIIe siècle. Et le fera préluder par la Trente-neuvième Symphonie, achevée par Mozart trois jours avant la mort de sa fille Thérèse.