Après la mort de sa mère adoptive, une jeune femme noire se met à la recherche de sa mère biologique.
A la mort de sa mère adoptive, Hortense, jeune femme noire de vingt-sept ans, décide de rechercher Cynthia sa mère biologique. Elle est stupéfaite de découvrir qu’elle est blanche et mère d’une fille de vingt ans, Roxanne, avec laquelle elle vit. Quand cette enfant, oubliée depuis longtemps, la contacte, Cynthia est paniquée. Mais elle accepte de la rencontrer, sans en parler ni à son frère Paul, ni à Roxane…
La filiation perdue renouée par le destin, les différences de milieu social et de couleur de peau entre Cynthia et Hortense, sont des motifs mélodramatiques sur lesquels Mike Leigh pourrait jouer pour forcer l’émotion. Il n’en est rien car ses intentions sont ailleurs :
« Secrets et Mensonges parle des racines et d’identité, des images, changeantes à l’infini que l’on a de nous-mêmes et des autres et de notre besoin irrépressible de constamment réaffirmer qui nous sommes, ce que nous sommes, d’où nous venons. Il y est question d’amour et d’affection, d’aspirations profondes et de l’inexorabilité angoissante du passage du temps. » Mike Leigh
La solitude et l’absence de communication sont des thématiques habituelles de ce cinéaste qui s’intéresse à la matière humaine de ses personnages qu’il ne juge jamais. Comme souvent, il déploie le récit à partir d’eux, développés en collaboration avec chacun des interprètes. Il les ancre dans une réalité sociale (Cynthia est ouvrière, Hortense, optométriste) mais se concentre, à travers leurs attitudes et moyens d’expression (Ah ! le fameux « sweetheart »), sur ce qu’ils mettent en place – petits mensonges et gros secret – pour atténuer les blessures de la vie.
+ d’infos :
Réalisation, scénario : Mike Leigh
Timothy Spall, Brenda Blethyn, Claire Rushbrook
Durée : 2h22