Le Stabat mater de Rossini est un somptueux repentir : après avoir renoncé à l’opéra, le compositeur italien revient au lyrisme, à l’orchestre et à la voix avec l’une des plus belles partitions sacrées du répertoire.
Un peu de contexte :
En 1829, après l’accueil mitigé que reçoit Guillaume Tell, son dernier opéra, Rossini sent que le public et le genre lui-même ont changé. Plutôt que de se trahir, il renonce à composer pour le théâtre. Un an plus tard, la chute de Charles X lui fait perdre son titre de compositeur du roi, et il se sépare de sa femme Isabella Colbran.
Dépressif, inactif, Rossini redresse la tête en 1842 en faisant entendre un Stabat mater au Théâtre-Italien, dont il avait été directeur à partir de 1824. Cette partition est en réalité le fruit d’une longue histoire commencée en 1831, lorsqu’un prélat espagnol, Don Manuel Fernández Varela, lui avait commandé un Stabat qu’il laissa inachevé pendant dix ans.
Sensuel et sacré à la fois, ce Stabat mater est une oeuvre de théâtre qui s’empare de la douleur de la Vierge pour la célébrer d’une manière autant lyrique que dramatique, ce qui irrita Wagner au plus haut point !
Il nous revient ici avec la participation d’une distribution hors pair qui devrait nous montrer à quel point il n’existe qu’un seul Rossini, qu’il écrive des opéras ou de la musique religieuse.