Cary Scott, veuve, mère de deux enfants en âge d’être mariés, qui vit dans une petite ville dont les habitants se croisent, s’espionnent et se jugent continûment, rencontre, auprès d’un homme bien plus jeune qu’elle et de condition sociale très inférieure, un amour – pourtant partagé – vite devenu, sinon impossible, à tout le moins amplement incompris et contrarié par l’ensemble de ses relations et de sa famille.
Sirk est considéré à juste titre, par l’ensemble de la critique, comme un des deux piliers – avec Minnelli – essentiels et incontournables du mélodrame hollywoodien des années 40-50, aussi bien en noir & blanc (Désir de femme ou Lame de fond), qu’en couleur (Écrit sur du vent ou La Toile d’araignée). Il avait abordé ce genre dès ses débuts en Allemagne, au cours des années trente, pays qu’il quitta pour fuir le nazisme. Dans ce film, il reconduit le couple qu’il avait déjà formé dans Le Secret magnifique, l’année précédente. Ici, comme presque toujours chez Sirk, c’est la société dans son ensemble, les relations et connaissances – superficielles ou proches – que l’on peut avoir et enfin jusqu’à sa propre famille qui seront non seulement des obstacles à leur amour mais des barrières physiques ou des interdits moraux
Laissons pour terminer, la parole à Douglas Sirk : « Le studio adorait le titre. Ils pensaient que cela voulait dire qu’on pouvait obtenir tout ce qu’on voulait. En fait, je voulais dire exactement l’inverse. Pour moi, le ciel a toujours été radin. »
Maurice Roméjon
Deux autres films de notre saison sont considérés comme des remakes de ce film.
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Réalisation : Douglas Sirk
Durée : 89 min